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Dias : “La musique est pour moi une femme jalouse”

Artiste-peintre, designer, dessinateur et… musicien, Diassibo Tchiombiano est de la nouvelle génération de ces artistes qui ont plusieurs cordes à leur arc. Dias comme on l’appelle affectueusement dans le milieu artistique, a mis cinq (5) albums sur le marché et s’apprête à vernir son dernier opus. 

 
L’artiste a fait beaucoup de chemin, a beaucoup mûri et mûri son style, depuis Toubi, Sheitan, Salima, la loi de la jungle, Kalabada et bientôt, Kalinga. Que d’étapes franchies et pourtant, l’artiste n’a pas changé. S’inspirant toujours des sonorités de son terroir, pour leur donner du rythme et de la prestance à travers le style qu’il a nommé ‘Liptako reggae’. ‘Ce qui m’inspire le plus, c’est que j’essaye de garder longtemps ce qui est dans le terroir gurmantché, précisément parce que c’est pour moi, une façon de conserver nos mélodies’, dit Dias.
 
Les fruits de cette inspiration, donnent bien entendu, des chansons funèbres à des moments donnés, des chansons d’amour et d’espérance que les mélomanes ont eu le loisir d’apprécier. ‘Je n’aime pas beaucoup jouer au prophète mais toutes les chansons que je chante aujourd’hui sont des chansons que j’ai entendu dans mon enfance, et ce sont des chansons que je reprends avec la couleur des sonorités actuelles’, continue Dias.

 

 
Au delà de son statut de musicien, Dias s’est aussi lancé dans la production. C’est ainsi qu’il a mis sur pied un label dénommé Liptako Productions. Liptako qui signifie en peuhl ce qu’on ne peut pas terrasser. Une des premières production est Abdou Madé, qui a été une des révélations de la musique moderne nigérienne dans la courant de l’année 2006. Parlant de sa production, Dias affirme que, ‘c’est une porte que j’ouvre à tous ceux qui ont du talent et sentent la musique en eux, et qui n’ont pas les moyens. Je ne me pose pas en gros producteur car je n’ai pas plein de sous, mais j’ai plein d’idées. Avec ce que j’ai, je peux réaliser des grands projets avec la volonté de ceux qui viendront’.

 

La détermination de Dias, se comprend quelque part car l’artiste a vécu le calvaire de la production au Niger. ‘Je n’ai reçu l’aide de personne’, dit-il. Et il continue en ces termes, ‘J’ai beaucoup travaillé. Je faisais de la peinture, je suis designer et je dessine beaucoup de bijoux. Ces activités m’on permis d’aller en studio pour enregistrer’. Abordant affectueusement le domaine de sa musique, Dias dit que, ‘pour moi, la musique est une femme jalouse. En Afrique, le mari doit aller travailler pour la nourrir. Et moi, je vais travailler dans les jardins, mon atelier et quand j’ai assez d’argent, je partais en studio pour enregistrer’.

 

 
Pour l’artiste qui vient d’ouvrir une galerie d’exposition de peinture à son domicile, souhaitons une bonne chance et beaucoup de couleurs et de sonorités dans les futures productions de Liptako.
 

 

M. S. Abandé Moctar
Article paru dans Fofomag le 14/06/2007

 

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